samedi 24 juin 2006

Témoignage de Jacques Thill


samedi 24 juin 2006
Jacques n’avait pas pu venir, à son grand regret, assister à la soirée. I ! avait donné son témoignage qui, malheureusement, n’a pas été lu ce soir-là, à cause d’un malen­contreux concours de circonstances !
J’ai fait la connaissance d’Alice à la réunion de Bellerive en présence de Claire Héber-Suffrin, fon­datrice des réseaux où nous avait emmenés notre regrettée amie, Suzanne Dupuis. A la fin de l’exposé, j’étais très sceptique quant à la réussite du projet.
Je me suis investi alors au Centre du Volontariat et j’ai eu l’occasion de présenter deux ou trois personnes à Alice et à Nicole.
J’ai trouvé l’ambiance très sympathique et fus très bien accueilli par les personnes présentes. Je me suis alors aperçu en voyant le planning des activités qu’Alice avait réalisé ce que je prenais pour une utopie.
Pour raisons personnelles, j’ai quitté le Centre du Volontariat et suis entré au réseau où je me suis occupé d’alphabétisation avec un Marocain très sympathique.
Peu de temps après mon arrivée au réseau, je fus opéré à Clermont où j’ai eu l’agréable surprise de voir Alice accompagnée de Nicole venir prendre de mes nouvelles.
Je garde le souvenir d’une Alice toujours souriante, de très bon conseil, prête à rendre service et toujours à l’avant du progrès (Internet, par exemple).
Les feux de la Saint-Jean, organisés dans la maison du Grand Cossange, étaient toujours, grâce à elle, une réussite.
Mon épouse a fait un voyage organisé en Andalousie en partageant sa chambre et elle se sou­vient encore de toutes les visites et promenades à pied qu’Alice effectuait toujours en silence, bien que souffrant. Ma femme garde de ce séjour le souvenir d’une Alice très agréable et très courageuse.
Ma dernière visite fut celle de l’hôpital d’où, malheureusement, elle n’en est pas sortie. Je pense toujours à elle qui reste pour moi une femme exceptionnelle.

Témoignage de Christiane Bournichon


samedi 24 juin 2006
Si je n’avais pas rencontré Alice, je n’aurais jamais connu le réseau.
J’arrivais de Vincennes, une voisine, Edmonde, est venue me voir : "Mardi prochain, je vais à un atelier mémoire à Bellerive. Si vous voulez, je viens vous chercher". J’ai dit oui tout de suite. Je n’en reviens toujours pas étant d’une nature très timide.
Je suis arrivée dans ce local de la source intermittente où une quinzaine de personnes étaient déjà là assises autour d’une table. Je ne connaissais personne. J’ai su plus tard qu’il y avait Nicole, elle aussi arrivée de Paris six mois avant moi.
Une dame s’est avancée vers moi. Son sourire et sa douceur m’ont réconfortée. Elle m’a expliqué ce qu’était un réseau d’échanges de savoirs. Sa gentillesse et sa bonne humeur m’ont fait chaud au coeurs et voilà pourquoi depuis 1992 je suis au réseau.
A l’atelier d’écriture, elle nous réconfortait. Nous avions commencé à écrire nos souvenirs. Elle cherchait un éditeur mais sa maladie ne lui en a pas laissé le temps.
Alice était toujours prête à aider les autres avec un enthousiasme qui ne se démentait jamais. Sa porte était toujours ouverte.
Avenue des Célestins, nous avions un petit terrain que la mairie nous avait prêté. Alice voulait en faire un jardin rempli de fleurs avec de petites allées faites de cailloux. Une liste de personnes susceptibles de l’aider avait été établie. Mais Alice s’est bientôt retrouvée seule. Rien ne l’arrêtait, ni la pluie ni le soleil. Elle enfilait ses bottes, prenait sa bêche et son arrosoir et la voilà partie. Elle revenait en sueur, fatiguée, mais heureuse.
Alice, je ne t’oublierai jamais. Tu étais la force, le coeurs et l’âme du réseau

Témoignage de Guy Bournichon


samedi 24 juin 2006
En octobre 1992, Christiane est contactée par Edmonde, la voisine, qui lui propose de venir à un atelier de mémoire à Bellerive dirigé par Alice. Toutes les semaines, je venais donc chercher ma petite femme.
Ce n’est qu’en février 1993 que je suis venu au réseau. Alice et Nicole avaient loué un local. Nous avons pris rendez-vous pour voir ce qu’il y avait à faire comme travaux. Lorsque nous y sommes entrés, je me suis dit "est-ce que je vais y arriver ?". Les plafonds ressemblaient à une passoire. Pour faire tout cela, plusieurs mois ont été nécessaires. De temps en temps, Alice et Nicole passaient voir le travail jusqu’au jour où elles m’ont dit : "Guy, l’inauguration est dans quelques jours, il va falloir que tu avances vite..." Enfin, tout s’est bien terminé, à la date prévue.
Alice m’a présenté à Claude Jacquier qui tenait l’atelier de calligraphie. Depuis je continue cet atelier qui m’a beaucoup enrichi ainsi que l’atelier dessin de Jacque-Lyn Beaugy.

Témoignage de Marylou Angin


samedi 24 juin 2006
Alice, ensemble nous nous souvenons de ta rayonnante présence dans la tranche de vie que nous avons partagée et que tu as éclairée de mille façons.
Ton accueil, ton partage, tes idées, tu continuais d’apprendre toujours pour transmettre, pour donner. Pour toi tous était possible et pourtant à une époque dramatique de ta vie, il t’avait fallu tout réapprendre. Quel dynamisme ! Quelle joie de vivre. Ta maison ouverte, ta table servie, ton jardin avec ses figues, son persil, ton pain pétri avec amour, tes pizzas, tes gâteaux. Il n’y en avait jamais trop.
Tu faisais aussi partie des Citoyens du monde dont tu défendais la cause.
Je garde précieusement la petite croix du Sud que tu m’a donnée au retour d’un de tes voyages.
Merci Alice, nous n’oublions pas.

Témoignage d’Yvette Juge


samedi 24 juin 2006
J’habite boulevard de l’Hôpital et je descends la rue Voltaire quotidiennement.
Un jour de 1992, je reconnais Alice Couzinet balayant avec une autre personne le seuil d’une maison, d’un magasin peut-être, dont je ne connaissais que les persiennes closes. J’avais rencontré Alice précédemment tenant un stand sur les parcs dépendant de Citoyens du monde, d’Amnesty ou d’Artisans du monde ? Renseignements pris, Alice était à l’initiative du commerce équitable sur Vichy. La boutique Artisans du monde rue de la Constitution à Cusset est l’aboutissement du projet. Lorsque la structure a fonctionné, elle s’est consacrée pleinement à la marche des réseaux.
Donc, rue Voltaire, surprise, je m’approche pour demander : "Que faites-vous ici ?" Réponse : "Je te présente Nicole ; arrête-toi un autre jour, je t’expliquerai !"
Passe un temps. J’ai appris qu’un bureau des réseaux d’échanges de savoirs s’installait, que je pouvais m’inscrire pour échanger... mon savoir !
D’accord ! Alice désirait écrire, rédiger des souvenirs ; je ne me sentais pas ce savoir-faire !
Alors commence un atelier de mémoire ; je ne participais pas. Je restais dans la "coulisse" où je réalisais des travaux manuels pour préparer des fiches, de petites décorations en papier, accomplir des tâches utiles car nous manquions de tout.
Et, un jour, il a été question d’aide à l’apprentissage du français et cela je savais faire. Très rapidement, de l’aide au français, nous devions, pour faciliter l’intégration sociale, passer à l’alphabétisation. Nouveau programme donc et dans lequel je suis plongée depuis cette époque.
J’ai aussi appris un peu d’italien mais j’ai surtout essayé de trouver le passage de l’enseignement au C.P. à celui des adultes et je figure toujours aux "offres d’alphabétisation".

Témoignage d’ Anne-Marie Ivoy

Témoignage d’ Anne-Marie Ivoy

samedi 24 juin 2006
Après tout ce temps passé, je vois Alice comme une reine entourée de ses sujets, à l’occasion de fêtes ou de réunions où régnait une ambiance merveilleusement chaleureuse et conviviale.

Témoignage de Jeannine Lamousse

Témoignage de Jeannine Lamousse

samedi 24 juin 2006
Première rencontre avec Alice à Amnesty International. Elle vint plusieurs fois mais un membre du groupe déclara : "Dommage, mais cette dame ne restera pas chez nous". Par la suite, elle a gardé de très bonnes relations avec le groupe.
Puis Alice a "découvert" Nicole, elle l’a choisie, elle l’a gardée "parce que c’était moi, parce que c’était elle".
A Bellerive, nous étions nombreux à l’atelier mémoire-expression. Puis le réseau s’installa rue Voltaire. J’y suis allée en 1994 pour la mémoire et l’écriture. Devant le nombre de personnes, les locaux furent rapidement insuffisants. Le réseau bénéficia de locaux avenue des Célestins grâce à la mairie de Vichy. A cette époque, de nombreux ateliers virent le jour.
Alice voulait aider tous les gens, les comprendre, les aimer. Elle a lutté contre l’ignorance, l’indifférence, la solitude et toutes formes de racisme. Elle a lutté contre le "défaitisme", la peur d’apprendre et de ne pas savoir. Elle a donné de l’amitié, de la compréhension, le respect d’eux-mêmes parce qu’elle les respectait. Elle valorisait les autres. En fait c’était la reconnaissance de l’autre, de l’être humain.
Elle aimait ses enfants, ses petits-enfants, sa famille du Nord, Nicole et bien d’autres.
Elle aimait les chats, sa maison, ses voisines, son jardin, les arts (peinture, architecture, littérature), le musique folklorique et d’ailleurs.
Elle respectait la nature et veillait à sa sauvegarde (papier recyclé, produits chimiques).
Elle était Citoyen du monde, faisait partie de l’Association des crématistes et sans doute de bien d’autres associations. Comment parler d’elle ? Connaît-on vraiment les personnes, même si on les aime. Ce qu’elle a fait et créé à Vichy parle pour elle et ceux qui l’ont connue gardent à jamais son souvenir.
Les fêtes du réseau, entre autres à Grand Cossange, étaient de vrais plaisirs. Chants, danses, déguisements, théâtre, nourriture de choix, tout concourait à en faire des réussites : la fête italienne, le carnaval (une année Nicole était en Vénitienne et Alice en gondolier), la fête de fin d’année, etc.
Et puis il y avait le travail des ateliers. A l’écriture Alice nous a fait raconter nos souvenirs d’enfance. Au cours d’un voyage à Chadrac pour la Route des Savoirs, elle a fait la connaissance d’un imprimeur. Un petit livre intitulé "Auvergne passionnément" a été édité et vendu à La Page à Vichy. Puis nous avons fait le concours de Milly-la-Forêt et avons eu toutes un prix d’honneur. Alice avait écrit joliment "le petit bout de tissu" et la "serfouette".
Rue Voltaire, nous faisions la journée continue avec l’atelier d’écriture. Chacun apportait quelque chose de bon (même Pierre) et la petite-fille d’Alice, Marie-Noëlle, venait partager notre repas avec son fils Théo.
Moi je faisais aussi de l’anglais avec Jeanne. Claude et Guy de la calligraphie. Nous prenions le thé. C’était charmant.
Puis les Echanges de Savoirs Alice Couzinet s’installèrent rue de Roumanie. Tout continue comme avant : les fêtes, les puces, les petits voyages, les conférences, le travail des ateliers. Je pense au travail d’Alice, à son dévouement, son allant, sa soif de vivre, son courage face à la maladie. Je la revois chez elle, dans sa maison, dans son jardin. Nous étions dans la joie. Je la revois à l’hôpital. Nous étions dans la peine.
Mais n’a-t-elle pas souhaité à l’ultime moment que tout continue, comme avant !
Alice avec nous et nous avec elle.

Témoignage de Nicole Cretin

Témoignage de Nicole Cretin

samedi 24 juin 2006
Une affiche "Appel aux intelligences" nous interpelle, une voisine qui m’a entrainée à la chorale de l’Ecole de Musique, et moi. Quelques jours plus tard, un article dans La Montagne répond un peu à ma curiosité. On y parle de réseau d’échanges de savoirs. Nous décidons d’aller écouter la conférence qui est organisée à Bellerive.
Là une assistance nombreuse fait connaissance de Claire Héber-Suffrin qui a eu l’idée des réseaux d’échanges de savoirs. Avec son enthousiasme, son don de persuasion elle en convainc ce jour-là plus d’un, dont les deux amies qui m’avaient accompagnée et moi.
A la fin de son intervention, une dame aux cheveux blancs passe parmi nous avec un papier. Elle nous dit : "Ecrivez ce que vous pouvez offrir et ce que vous souhaitez apprendre". Je note : offre, sténo ; demande, mémoire. Et peut-être autre chose, j’ai oublié. Nous sommes en novembre.
Fin janvier, un coup de téléphone : "Bonjour, je suis Alice Couzinet et j’organise à partir de demain un atelier mémoire. Pouvez-vous venir ?" Prise de court, je réponds : "Je regrette mais je ne vais pas pouvoir". Alors j’entends ces deux mots qui ont changé le cours de ma vie : "C’est dommage !"
Je ne sais ce qui est passé dans ces mots, mais ils m’ont tellement remuée que je me suis dit il faut que je me rende libre et que j’assiste à cet atelier.
Ce qui fut fait. J’avais mis le doigt dans l’engrenage. Assez vite, j’ai proposé à Alice de l’aider. J’ai appris qu’elle finançait elle-même timbres, papier, etc. nécessaires.
Eh oui, elle avait démarré les échanges depuis déjà quelques mois. Comment était-elle arrivée à mettre sur pied ce réseau ? Elle était Citoyen du monde, entre autres actions qu’elle avait menées, et elle souhaitait accomplir quelque chose de concret.
Un jour, nous a-t-elle raconté, j’ai trouvé un prospectus qui parlait de cela. J’ai bien lu et je me suis demandé : comment créer un réseau. Il était écrit dans ce prospectus : en le créant ! Alors Alice s’est attelée à la tâche, elle a contacté le réseau de Riom et a été voir comment cela fonctionnait. Et c’était parti. Nous nous retrouvions tous les samedis après-midi pour les diverses tâches nécessitées par le fonctionnement, entre autres un mini-journal qui était donné à tous les participants.
Nous avons fonctionné ainsi pendant une année. Pendant cette période, un patchwork a été confectionné dans la maison d’Alice. Il nous a accompagné dans de nombreuses manifestations et il symbolise bien ce qu’est un réseau : l’assemblage de personnes différentes qui ensemble font quelque chose de magnifique. N’hésitez pas à lire ce qu’Alice à écrit et qui figure à côté du patchwork.
Puis nous avons eu envie d’avoir un local à nous parce que ce n’était pas facile. Entre-temps Alice est tombée malade. J’étais bien triste car nous avions noué une amitié assez exceptionnelle. Pendant son hospitalisation, nous avons commencé à chercher des locaux avec Janine Lamousse. Alice s’est remise et nous avons jeté notre dévolu sur le 7 rue Voltaire. L’électricité était à refaire, la peinture aussi. Pour ce dernier travail, Guy est entré en scène. Ce furent ses débuts au Réseau. Le Conseil Général avait été sollicité et il était d’accord pour que nous mettions en place un atelier textiles destiné aux bénéficiaires du R.M.I. Etre en association était nécessaire et ce fut chose faite le 16 novembre 1992.
Nous avons fait un stage de peinture sur tissus à l’Université indépendante pour ajouter cette discipline à notre atelier textiles.
Parallèlement, les échanges se sont organisés. Notre atelier textiles ne fonctionnait pas très bien. Heureusement, nous avons eu la possibilité assez vite de transférer l’aide du Conseil Général sur toutes les activités du Réseau, en continuant à nous occuper des r.m.istes.
Voilà pour le démarrage. Ce que je voudrais dire surtout c’est la convivialité qu’Alice apportait chaque jour : gâteaux, café étaient incontournables. Tant pis pour la ligne.
Alice a participé à des stages d’écriture à Evry afin d’apporter cette discipline au Réseau. Elle s’intéressait à beaucoup de choses : les universités d’été organisées par le MRERS., la convention des droits de l’enfant. Après avoir participé à une réunion sur ce thème à Paris, nous avons essayé de faire un réseau enfants. Mais les enfants ayant de nombreuses activités, nous n’avons pas continué longtemps.
Je voudrais aussi rappeler son sens artistique et ses idées formidables qui au quotidien donnait de la vie au Réseau.
Quelques exemples : le stand du réseau à l’A.G. d’Angoulême en forme de source thermale. C’était magnifique. Les échanges loups-phoques de St. Genis Laval. Et l’A.G. de ’Vichy qui restera pour toujours un grand souvenir à tous ceux qui y sont venus et à laquelle elle a apporté son talent. Souvenons-nous de la grande banderole qui annonçait la manifestation à l’entrée du Centre Omnisports.
Elle était de tous les événements : elle ne manquait pas une sortie, pas une soirée, elle était présente au réseau tous les jours.
Je voudrais dire aussi qu’elle m’a fait connaître des personnes formidables comme Bernadette et Peter, Anna, Marianne Charlot, Catherine Lamousse, Nathalie Perrus. Elle m’a fait connaître sa famille qui m’a accueillie avec toute la convivialité qui est, je crois, propre à cette famille

Témoignage de Yolande Salobert


samedi 24 juin 2006
Je me souviens du jour où Alice me proposa de participer aux séances d’écriture. Consciente de mes difficultés à rédiger et de mes lacunes en français, je lui répondis que ce n’était pas pour moi. Elle insista et me força presque à venir à une première séance ; je le fis pour lui faire plaisir. Devant ma feuille blanche, elle me donna confiance et gomma mes complexes. L’ambiance était agréable, j’y retournais et je m’aperçus qu’Alice savait dérouiller mes méninges qui s’engourdissaient.
Je me souviens de son accueil chez elle, à Bellerive, de son gros chat, des boissons et des gâteaux qui clôturaient la séance.
Je me souviens de nos dernières rencontres, quand ses souffrances l’obligeaient à changer souvent de place, à s’appuyer à une chaise, à un meuble. Malgré ce qu’elle endurait, elle restait aimable, assumant son activité sans défaillance. Une vraie animatrice.
Je me souviens du dernier échange que j’eus avec elle. C’était au téléphone, elle était à l’hôpital. A travers sa voix faible passait sa gentillesse et elle s’intéressait encore aux autres. Je ne devais plus l’entendre.
Je ne vous dis pas adieu, Alice, les vendredis matin vous êtes présente, à nos côtés.

Témoignage de Jacqueline Ricordel


samedi 24 juin 2006
L’accueil d’Alice était toujours chaleureux. De plus, elle savait communiquer son enthousiasme pour cette idée d’échanger des savoirs.
En ce qui me concerne, elle m’a tout de suite donné envie de participer à ses jeux pour améliorer la mémoire.
Mais je travaillais encore tous les après-midi et ne pouvais m’inscrire à son atelier. En voyant ma déception, elle m’a proposé de venir le matin pour me montrer des exercices. Rapidement je me suis "prise aux jeux" car elle encourageait toujours : jamais un reproche, jamais un jugement, positive du matin au soir. Vous imaginez facilement ma démarche au moment de me retraite : inscription de toute urgence à l’atelier d’Alice.
Mais je n’imaginais pas qu’un an plus tard elle me demanderait de prendre sa place pour animer l’atelier mémoire. Cela lui permettait de se former et d’ouvrir un atelier d’écriture. Merci Alice de m’avoir transmis ton savoir et de m’avoir fait confiance pour le transmettre à mon tour. Cela dure depuis dix ans et je suis toujours aussi passionnée

Témoignage d’Andrée St. André


samedi 24 juin 2006
C’est aux ateliers mémoire et écriture en 1994 que j’ai eu le bonheur de connaître Alice. Elle dirigeait avec passion ces ateliers. Ateliers à la fois laborieux et ludiques pour nos neurones.
En ce qui concerne l’atelier écriture, pour nous encourager et nous stimuler, elle avait pris contact avec un éditeur qui sollicitait des textes afin de les publier : "Recueil de cris d’amour pour une région sublime : l’Auvergne passionnément". Grâce à elle, nous avions également participé à un concours de poésies organisé à Milly-la-Forêt. Merci Alice.
Sur le journal "Les écrivants" d’octobre 1996, elle avait fait paraître un texte personnel. Le thème était "la violence". Le voici :
"Nous naissons dans la violence. Il semble que ce soit une des composantes de la vie - comme la mort d’ailleurs, violence extrême ou fin des souffrances. La violence est partout : chasse, pêche, abattoirs, maladies, accidents, attaques des faibles, hold-up, crimes... On apprend à l’éviter, à se protéger puis on s’habitue. Des centaines de morts dans un tremblement de terre ou autre catastrophe ? On s’apitoie un moment et on oublie... C’était loin. En plus, on n’est pas toujours tendre avec soi-même. On s’impose des corvées, on se refuse certains plaisirs, tout à fait légitimes. Que de choses nous nous interdisons alors qu’elles sont à notre portée. Nous avons été éduqués ainsi, grondés, frappés en tout bonne conscience pour nous faire entrer dans la norme politique, familiale ou religieuse. Alors de grâce, cessons de nous faire violence !... "
C’est un sujet qui est encore malheureusement d’actualité. Alice était le pilier et l’âme du réseau d’échanges de savoirs solidement épaulée par Nicole dans la tâche qu’elle s’était fixée. Toujours disponible et accueillante, son désir était d’aller de l’avant en nous entraînant dans son sillage sous les symboles citoyenneté et amitié.
Pour évoquer son image, je fais la comparaison suivante : pareille à l’étincelle qui donne naissance à la flamme, Alice a su allumer dans nos choeurs une chaleur humaine faite d’amour, de générosité, d’écoute envers les autres.
Son cher souvenir demeure au sein de notre association une braise incandescente, prête à jaillir pour le bien de tous.

Témoignage de Nicole Devaux et Jeannine Verger


samedi 24 juin 2006
En quelques petites notes, nous allons vous rappeler Alice.
Alice c’est déjà un prénom joyeux. Cela sonne bien.
Beaucoup d’humanité et de gentillesse de sa part.
Elle acceptait tout être venant de la planète sans interpréter sa différence, que l’on soit riche ou pauvre. Un enrichissement de son entourage lui valait des amitiés, parfois aussi bien sûr des moments de solitude.
Mais cette association lui permettait d’avoir une grande famille qui évolue et évoluera dans le temps.
A chaque atelier et également dans les réunions conviviales, elle apportait un gâteau ou une tarte qu’elle confectionnait pour le plaisir de tous.
Aussi nous pensons que cette association qui a début avec Alice et la complicité de Nicole devrait continuer clans les années à venir. Nous croyons que c’était le voeux d’Alice.

Témoignage d’Yvonne Odile


samedi 24 juin 2006
Je me souviens d’Alice.
Grâce à Nicole, j’ai eu la chance de connaître mieux Alice.
Quand nous allions chez elle, on pouvait arriver à tous moments, la porte n’était jamais fermée et, comme j’étais étonnée, elle répondait avec un petit sourire "Que veux-tu qu’il m’arrive..." En effet, des personnes de tous horizons étaient les bienvenues et elle leur réservait un accueil chaleureux. Il y avait toujours des
pains et gâteaux prêts à être consommés. Elle avait le sens du partage et savait se mettre à l’écoute des autres. Elle avait des idées à revendre et dégageait beaucoup de dynamisme pour faire aboutir ses projets. Elle apprit l’informatique pour fignoler ses travaux.
Je me souviens, lorsqu’elle s’occupait du petit jardin avenue des Célestins. Elle avait décidé de faire de jolies allées. Je l’aidais à extraire les cailloux et ensuite à en tapisser les allées. C’était très joli. Hélas, nous n’avons pu terminer.
Je me souviens, lors de la sortie en forêt de Tronçais avec Jean-Louis. Nous recherchions des fontaines dans l’Allier (création collective). Elle était pourtant fatiguée et marchait avec difficulté. Nous avons sillonné la forêt. Mais, rien à faire, elle tenait à participer et à aller jusqu’au bout de ce qu’elle entreprenait. Elle ne se plaignait jamais.
Je me souviens, encore, je la raccompagnais chez elle et lui faisait part de mes difficultés à entreprendre telle ou telle chose et elle me répondait ces quelques mots qui se sont bien imprimés dans ma petite tête : "Fais les choses pour te faire plaisir et non pour faire plaisir aux autres".
Je garde précieusement une très jolie boîte de peintures qu’elle m’a offerte. Je lui ai promis que je ferais du dessin-peinture.
Alice, je te remercie infiniment ainsi que Nicole, ta fidèle complice. En créant cette association, vous m’avez aidée à m’exprimer et à être bien dans ma tête.
Bravo Alice. C’est vrai, cette association n’est pas comme les autres et c’est ainsi que je l’aime.

Témoignage de Catherine Maussang

samedi 24 juin 2006
Mon amitié avec une dame hors du commun
En décembre 1993, je suis entrée au bureau des échanges de savoirs avenue des Célestins. Deux personnes discutaient. L’une d’elles, visage mince, cheveux gris, me jeta un regard qui m’a semblé très froid. Puis, ayant terminé son entretien, elle se tourna vers moi et un sourire éclaira son visage en même temps que ses yeux et j’ai éprouvé l’impression qu’elle n’était. là que pour moi.
Après avoir rempli la fiche de demandes et d’offres, nous nous sommes mises d’accord sur le principe d’une formation de base que je donnerai en informatique en échange de cours de guitare.
Comme elle avait besoin d’assistance en informatique, je me suis rendue chez elle pour lui faciliter l’accès à son matériel.
A partir de ce moment, une amitié s’est tissée et nous avons eu de nombreuses conversations sur des sujets très divers : la famille, bien sûr (celle du passé, celle du présent, le devenir de nos enfants et de ses petits-enfants) ; le réseau : sa gestion, ses ouvertures, son développement... ; sa participation à la réinsertion de personnes emprisonnées - tout en restant lucide sur le bien-fondé de la punition mais en considérant que chacun a droit à une autre chance à condition qu’il fasse l’effort nécessaire pour cela.
Nous avons jardiné, dîné, déjeuné, beaucoup ri, mais également à l’aide de l’ordinateur
préparé de nombreuses affiches que nous avons essayé de diversifier dans l’attrait et l’intérêt des différentes manifestations ;
participé à la composition de plusieurs livrets.
Nous avons beaucoup parlé : chiffon, tricot, littérature. Elle aimait les biographies car cela aide à comprendre la raison des écrits et des engagements des auteurs.
Lors d’une journée que nous avons passée à La Guillermie, l’auteur auvergnat, Jean Anglade, était présent. Alice sut, avec sa gentillesse et sa simplicité, dire le mot ou faire le geste qui permettait à chacun d’avoir l’impression d’être à sa place en ce lieu et pour cette occasion.
J’ai aimé chacun des instants passés avec Alice, même lorsqu’elle déclinait. Son courage et son amour de l’être humain étaient toujours présents. Son amour des animaux également et ses chats que j’ai eu le bonheur de garder, sont allés depuis peu la rejoindre au jardin d’Eden

Alice, Grande Dame d’exception par Bernadette


 Alice, Grande Dame d’exception, d’action et d’amour - par Bernadette

samedi 24 juin 2006
A. la lecture de tous ces témoignages émouvants, ma gorge se serre et les larmes me montent aux yeux. Alice, je garderai toujours lové au plus profond de mon coeur un doux et tendre souvenir.
Merci pour ton dévouement, ton ouverture d’esprit, ta tolérance. Merci pour tous les combats que tu as menés sur la vie et par amour pour les autres. Merci d’avoir créé un Réseau d’Échanges de Savoirs avec Nicole sur Vichy. ton cime y sera toujours présente car tu as su nous tracer Ce chemin de l’espoir pour un monde plus enrichissant, plus humain et plus fraternel.
Alice, si j’avais des ailes je viendrais te dire combien je t’aime.



Alice raconte son enfance